dimanche 10 décembre 2006

filage


8/12 Aujourd'hui premier filage de la pièce In Tempo Rubato en espagnol.
La Compagnie Aleph qui trouve la genèse de son histoire au Chili est composée de natifs chiliens et de français. Plusieurs tournées en Amérique latine explique le bilinguisme des membres de la troupe. Encore faut il s'entendre sur le sens du mot bilingue...

Le "parlé" chilien est est trés imagé dans ses locutions et dans son phrasé, il posséde, à l'instar des autres langues parlées dans les pays hispanophones d'Amérique du sud, son style, sa manière de placer les intonations, ses tics de languages, son accent. Certains "S" ne se prononcent pas et le " po güevon !" est bien connu des chiliens au même titre que le "Che !" argentin.

Pour en revenir aux répétititions, c'est bien la langue de Neruda qu'il faut maitriser. Pour garder une certaine allure aux textes de la pièce traduit par Luis Pradenas, il faut y aller ! Au turbin ! Si on commence a traduire littéralement les textes dans nos têtes, si on s'imagine qu'on est des bilingues chevronnés alors c'est the big catastrophe !

Anita Vallejo qui s'est posée en répétitrice officielle n'en croit pas ses oreilles :
- Dites doncs les guevones ! '(trad : stupides, idiot ) mettez vous les piles !
Exercice difficile pour les comédiens, non pas de se mettre les piles, ça c'est un peu l'essence du métier : mettre des piles et s'allumer sur la scène... non l'exercice difficile est le jonglé de langue : les personnages joués en français sont trop dénaturés quand ils changent de langue alors il faut retrouver la musicalité, il faut retrouver les mots justes pour garder le rythme...
Heureusement le cerveau comprend ce qu'on lui demande et finalement les rires et les émotions sont comme une musique qui transcendent les mots, tous les maux...

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